Madagascar du Nord 2007-2008

Publié le par Dominique 92

Madagascar la rouge, l’île-continent


17 décembre
. Vol de nuit Roissy-Antananarivo. Vélo VTT tout neuf.  Presque dormi.

Le 18 décembre, visite rapide de la capitale malgache sans le VTT resté à l’hôtel proche de l’aéroport. Pas trop chaud. Ville surpeuplée, embouteillages monstres : pas d’autoroutes, ni train, ni métro etc. Taxis et bus surchargés assurent les transferts.

Le pittoresque est partout : ville aux plusieurs collines avec les escaliers de l’une à l’autre, plusieurs marchés sous les parasols, ruines du palais de la Reine en restauration depuis son incendie, palais abandonné du Gouverneur du temps de la colonie, grande place avec le symbole du sida sur un marbre vertical représentant l’île.

19 décembre. Transfert par avion de Antananarivo à Sambava. Petite ville au nord de l’île, sur la cote est au bord de l’océan indien. Ravagée à plusieurs reprises par les tornades. Le port est prisonnier dans une lagune derrière un banc de sable.

Accueilli par la famille rencontrée en 1999 lorsque le fils aîné était directeur du centre culturel de l’Alliance française. Chaleur écrasante dès le matin. C’est l’été avec de violentes pluies la nuit. Pas de vélo les 20 et 21, il faut d’abord s’acclimater.

22 décembre. Première randonnée à VTT de Sambava à Antidra au nord-ouest. Départ à 6h30. Il fait déjà très chaud. 20 km de route goudronnée, puis 25 km de piste de terre rouge, comme dans presque toute l’île. Très dure. Il faut monter à pied plusieurs cotes. La chaleur monte, plus de 35 o. Demi-tour 5 km avant Antidra, l’étape prévue. Plusieurs arrêts boisson, avec des bouteilles d’eau de source mais sans l’eau des rivières polluées, et pauses à l’ombre. Retour à Sambava à 14h30, il est temps.


23 décembre.
Repos. Baignade dans la baie au sud de Sambava. Plage bondée, c’est dimanche. Partout des enfants heureux, rares sont les adultes dans l’eau.

Le ciel s’obscurcit. Vers 17h30, un typhon ou ouragan vient du sud et longe la cote à quelque distance. Photos historiques, intitulées « étrange tourbillon », selon la presse malgache. Car on ne sait pas si la trombe monte de l’océan ou descend du ciel. Le déluge s’abat avec violence toute la nuit sur la ville. Ne pas laisser une porte ou une fenêtre ouverte, sinon c’est l’inondation. Plus d’électricité dans les ¾ de la ville, comme les jours suivants. Plus de réfrigérateurs ni de congélateurs en état de marche. Seuls quelques privilégiés ont des bruyants groupes électrogènes. Pour les autres, le riz en partie importé du Pakistan est la nourriture de base. Avec parfois la soupe chinoise rapidement chauffée.


24 décembre.
Petit aller-retour au sud vers Farahalana. Route goudronnée. Ouf ! Un pont métallique du style Eifel de l’époque coloniale franchit l’une des fleuves qui draîne les alluvions tumultueuses vers l’océan.
La terre se vide de ses richesses.

26 décembre. Transfert par avion de Sambava à Antsiranana, anciennement Diego-Suarez, l’extrême nord de l’île. Initialement est prévu de rejoindre la métropole du l’extrême nord avec le VTT et par taxibrousse. Impossible : pas de route directe du sud au nord entre les deux villes, pistes défoncées ou qui menacent en cette saison de l’être d’une nuit à l’autre, itinéraires en zigzag d’abord vers la cote ouest puis vers le nord-est et qui doublent ou plus la distance à vol d’oiseau. Un autre français charge son VTT dans le petit bimoteur. Il est « résident malgache » six mois sur douze. Il propose de découvrir ensemble la fabuleuse baie découverte par les navigateurs portugais.


Du 27 décembre 2007 au 1er janvier 2008. Antsiranana.

Petit hôtel simple et pas cher en plein centre ville, Royale Hôtel. Eviter cependant de sortir le soir. Un port, ici comme ailleurs, est dangereux. Plusieurs français, les surnommés Vahza, sont détroussés et mutilés. Les enfants qui ne parlent plus le français ont un seul mot en voyant un Vahza : argent, avec l’accent malgache.

Grâce au VTTiste, tous les jours des découvertes au long des rives de la fabuleuse baie. Le pain de sucre, terre des ancêtres, rival de celui de Rio de Janeiro, trône en son plein centre. Un peu de VTT, beaucoup de tourisme. Boutres à voile pour aller dans l’immense baie de l’une des multiples criques à l’autre, chargés et surchargés de toutes les races et générations, de Madagascar, de Malaisie, des Comores, du Mozambique, et d’ailleurs. Poissons harponnés par les plongeurs qui sautent de l’embarcation avec leurs palmes et masques, et grillés sur les braseros sur la plage, chaleur supportable grâce aux vents, pluie d’orage en fin de journée, presque …froid lors du retour sur la mer d’émeraude vers Ramena sur ses rives.

2 janvier 2008. Retour à Sambava. Sur les conseils de l’autre VTTiste, changement de programme pour le retour de Antsirabe à Sambava. Pas de pistes. Trop chaud, dangereux, risqué, fatiguant, durée des trajets cyclistes indéterminée en cas de pluie. Attrape « au vol » un billet d’avion pour Sambava, par chance car c’est la période où les francomalgaches reviennent en France. La chaleur est plus supportable qu’à Sambava. Les pluies attendues ne viennent pas encore.Adieu la mythique Antsiranana. Ville de tous les dangers de la nuit, agressions, prostitution, mais qui est si belle le jour, comme la belle du jour.

Du 3 au 5 janvier 2008. Multiples excursions avec le VTT au nord de Sambava. Le 3 janvier vers Antsirandravo et retour. Le 4 janvier vers Ambohipoana avant Antidra et retour. Le 5 janvier vers Antsirabe nord et retour. Puis les adieux à la famille de Sambava. Dont j’ai revu peu après la mère à Cergy-Pontoise.


Le 6 janvier 2008,
l’avion repart pour Antananarivo, puis la France. 637 km viennent d’être effectués avec le VTT. Loin des saccages et meurtres au début de l'année 2009.

Les 202 photos prises au cours des multiples périples et diffusées par internet dans les diaporamas en témoignent. Une sélection de ces photos tirées sur papier en 20/30 a été exposée au CHU Bicêtre du 4 juillet au 4 août 2008 et au Foyer de la Madeleine du 3 au 28 novembre 2008.

Dominique PLOUX

Publié dans Comptes-rendus

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