Slovénie Août 2012

Publié le par Dominique 92

Slovénie 5-21 août 2012 1276 km

    Dobrodošli v Sloveniji

Même longue préparation que pour les voyages précédents. Guide touristique, avion, hôtels et gîtes réservés, vélo, bagages. Découvrir le pays sur le papier, tracer l’itinéraire sur la carte, calculer les km avec une ficelle, puis avec la carte ou avec Google Map, reporter le circuit sur une feuille de calcul. Le modifier et recalculer jusqu’à la version définitive.

5 août – Paris Ljubljana. Le taxi réservé attend devant l’immeuble à la bonne heure. Plus de shuttle, sans doute interdits de séjour dans les aéroports. L’avion est tout petit, de front 3 places. La soute est cependant juste assez grande pour le carton et son vélo. Le vélo arrive intact. Un nouveau truc : le dérailleur arrière est démonté, il ne peut plus être cassé comme en Albanie, et quelques cm de gagnés. A cause du carton à vélo, il faut prendre un taxi –cher -pour aller au centre ville. Ladite auberge de jeunesse est vite trouvée avec le plan transcrit sur la feuille de réservation, comme pour les autres gîtes. Grande bâtisse, single room, tout confort. Problème : la réceptionniste refuse de garder le carton du vélo pendant la durée du séjour. Après moults demandes, le chef accepte enfin. Dîner et petit déjeuner continental à dss  prix imbattables dans toute l’Europe. Seul inconvénient : des hordes d’enfants chinois qui paillent tard le soir et tôt le matin.

6 août – Ljubljana. Découverte à pied de la capitale. En fait, elle a déjà été entrevue il y a plusieurs dizaines d’années, du temps de la Yougoslavie. En 2 CV depuis Bordeaux. Le 1er ou le 2èmevoyage européen, avant ou après Berlin en avion. Difficilement reconnaissable, grâce aux travaux de rénovation.

7 août – Ljubljana Ribnica 104 km. Départ à 8 heures. 30 degrés dès la 1èreheure, mais moins chaud que les 2 journées précédentes. Bonne piste cyclable pendant quelques dizaines de km, le long de la route nationale à fort trafic. Peu avant la demi-étape, horreur : la pompe a disparu. L’accroche en plastique souple est cassée. L’étape de la journée, Ribnica, est vite atteinte, sans encombres. Seul souci : trouver une pompe. Rien dans la station d’essence à l’entrée de la ville.         Solution d’urgence : le Poste de Police. Les 2 de service prennent le vélo et son passager dans leur minibus. Direction : une quincaillerie et outils agricoles dans l’arrière-ville. Il y a une grande pompe et …une petite. Le gîte est à quelques km du centre ville. Pas de problème : le minibus y emmène le tout. Cela aurait-il eu lieu en France ? Dans la bourgade : petit château-musée sur la rive de la petite rivière, nombreuses belles grandes fermes tout en bois aux balcons débordant de fleurs. Dîner servi dans la grande cour avec la fraîcheur retrouvée.

8 août – Ribnica Novo-Mesto 80 km. Départ à 8 heures, comme d’habitude. Il fait presque frais. La route est doucement vallonnée. Après Kocevje, la route monte vers un col autour de 500 mètres. Petit détour pour la forteresse de Zuzemberk qui du haut de la falaise domine les rives  encaissées de la rivière Krka. La petite route longe la vallée. Bref arrêt dans la station thermale Dolenjeske-Toplice, sans intérêt sauf pour le piquenique. Toujours dans la vallée, arrivée beaucoup tôt à l’étape de la journée, Novo-Mesto, au creux d’une boucle de la rivière. L’hostel est vite trouvé, en plein centre, rénové, tout confort. Comme d’habitude ou presque, sur les 3 lits de la chambre 2 resteront inoccupés. Visite rapide la ville. L’église Saint Nicolas est fermée. Dommage pour le tableau attribué au Tintoret.

9 août – Novo-Mesto Celje 116 km. Il faut quitter avec regret l’hostel avec entrée sous les arcades de la grande rue, avec le petit déjeuner continental. Température presque fraîche, et route presque plate. Pas d’arrêt à Kostanjevica célèbre pour ses grottes. La direction prend ensuite le Nord vers Krsko (à prononcer comme c’est écrit) pour passer de la vallée de la Krka (idem) à celle de la grande Sava. Le vent a mal tourné, il est toujours contre, même vers le Nord-Ouest. Gigantesques barrages hydro-électriques sur la Sava. On se croirait sur le Danube.  Après le virage à Zidani-Most (Zidane n’est pas Slovène mais Algérien), re-direction plein Nord. Ça monte un peu mais pas trop dur le long de la Savinja, affluent de la Sava. Arrivée très tôt à Celje. L’hostel est de nouveau vite atteint, en plein centre. Les bagages posés, vite vers la forteresse haut-perché, accessible avec le petit plateau sans mettre pied à terre. Pour tout voir, 1 à 2 heures sont nécessaires. Vue splendide des remparts presque comme neufs. Mais le ciel s’assombrit. Fuyons, fuyons, la descente pour regagner la ville…Il pleut. Pas de restaurant en vue. La cuisine de l’hostel permet de faire le dîner et le petit déjeuner.

10 août – Celje Ptuj 102 km. Après la pluie de la soirée, beau soleil tôt matin. Le vent presque frais est favorable et pas de relief jusqu’à Rogatec, tout proche de la Croatie. Une autre station thermale, Rogaska-Slatina, est traversée sans arrêt, car peu à voir à part les hôtels. Après Rogatec, dure cote, mais courte. Belle petite route secondaire, plein nord. Au loin le clocher de l’église pèlerinage de Ptujska-Gora domine la région des 300 mètres du col. Il faut y grimper. Intérieur baroque dans toutes ses dorures. Descente confortable vers la vallée de la Drava et la ville de Ptuj traversée par la rivière. L’auberge dite de jeunesse est trouvée sans peine. Au lieu du dortoir à 10 lits, une chambrette « privative » tout confort pour le même prix. Tout l’après-midi pour la découverte de la splendide ville à l’histoir mouvementée depuis le néolithique. « Comme d’habitude », château fort et musée, églises, vieille ville austro-hongroise.

11 août – Ptuj Maribor Ptuj 78 km. Le ciel au petit déjeuner est bleu, mais il se couvre vite. La route est toute plate jusqu’à Maribor. Pas plus de 20 degrés. Visite de Maribor, célèbre ville pour les compétitions internationales de ski, et pour la vieille ville bien restaurée sur les rives de la Drava. Il pleut un peu. A l’abri dans l’une des cours intérieures. Le soleil revient. La route du retour vers Ptuj, à voir et à revoir. Vin blanc offert par le patron de l’hostel, et par les troubadours dans le centre ville.

12 août - Ptuj Ormoz Ljutomer Ptuj 102 km. Journée supplémentaire de vélo. Direction Sud-Ouest pour le lac du barrage de Ptusko-Jezero alimenté par la Drava et un énorme canal. A Velika-Nedelja, joli manoir avec église et monastère. Après Ormoz (rien à voir), montée vers les vignobles des collines. Halte au manoir de Dornava. Ouvert seulement pour le cycliste, et vin blanc offert.

13 août – Ptuj Mozirje 107 km. Petit déjeuner sur la terrasse avec les provisions achetées au Mercator. Ciel bleu, température idéale, vent favorable, route presque plate, que demander de plus ? Longue halte dans la petite ville Slovenia-Bistrica. Encore et toujours, l’art baroque. La route devient vallonnée, il y a même une cote à 18%, mais cela semble exagéré. Après Ivenca, la route secondaire, au lieu de la route principale qui pique vers Celje, est plus facile. Longue nouvelle pause dans la belle petote ville de Velenje. Château = grimpette. Difficile de prendre les photos d’en haut pour éviter l’énorme zone industrielle. Il est trop tôt pour l’étape du soir. Petit crochet pour Sostanj et la centrale thermique « française » (Alstom). La petite route serpente ensuite le long de la minuscule voie ferrée encaissée le long d’un torrent. Morzirje est atteinte vers 15 heures. L’auberge est vite trouvée. La porte est ouverte, mais personne. Un mot sur la porte. Tour dans la ville : la bière slovaque Union, le baroque autrichien, la vue sur les montagnes, au loin un pic à 1578 mètres.

14 août – Mozirje Bled 120 km. Encore un plantureux petit déjeuner dans la sympathique auberge. La météo est excellente. Bref arrêt à Gorni-Grad pour les fresques de la cathédrale Sv. Fortunata. La route monte insensiblement entre deux chaines de hautes montagnes. Puis 10 km à 10% pour le col de Smrecie à 500 mètres. Longue descente jusqu’à Kamnik. Juste le temps de voir la vieille ville du haut des remparts. La route est ensuite facile jusqu’à Kranj. Encore une belle bourgade, une seule rue bordée de maisons anciennes. Ça se complique après. Difficile d’éviter de prendre l’autoroute. Chance : un cycliste slovéne (sur un beau vélo de course qui porte le nom de sa famille) sert de guide par de toutes petites routes en zig-zag d’un coté à l’autre de l’autoroute puis de la rivière Sava, parfois avec de dures courtes cotes.  30 km de plus que le plan de route. Il faut bien repérer l’itinéraire pour le retour jusqu’à Kranj. L’auberge dite de jeunesse est un peu à l’écart de la ville, après la dernière cote.

15 août – Bled Bled 30 km. Petit déjeuner tardif. Pas entendu le réveil. Le vélo reste à l’auberge. Jour férié, église pleine. Longue montée à pied pour atteindre la mythique forteresse qui domine le non moins mythique lac de Bled. Photo du haut avec vue sur l’ile du lac avec au milieu la petite chapelle toute seule dans un écrin de verdure. Autre but l’après-midi avec le vélo : le château de Kamen proche de Begunje. Malgré la carte précise, il est difficile à trouver. Alors que Bled est envahie par les touristes, dont les japonaises sous leurs ombrelles et leurs mouchoirs anti-pollution atomique, la stupéfiante forteresse de Kamen est seule au monde, ou presque avec 2 ou 3 cyclistes. Soirée chaude à l’ombre sous la toile de la terrasse de l’auberge.

16 août – Bled Ljubljana 79 km. Auberge sans petit déjeuner. Le Mercator ouvre à 8 heures. Beau ciel bleu, vent favorable. Le plus dur est de retrouver la route biscornue de l’aller, avec entres autres les 500 mètres de terre battue. Une route détaillée a aussi été fournie la veille par le TIC (Office du Tourisme) de Bled. Miracle : pas d’erreur. Et plus facile qu’à l’aller. Et en pente descendante douce jusqu’à Kranj. Déviation pour éviter le centre ville. Après Kranz, bifurcation plein sud vers Ljubljana. Longue pause à Skola-Loka, encore une belle petite ville. Visite du musée dans le château. Piquenique au pied du mur d’enceinte. De nouveau la 211. Les 15 km avant Ljubljana sont interdits aux vélos, bien que route secondaire. Tant pis. Parfois de petites déviations dans les villages. Le ciel s’assombrit. Le centre de Ljubljana est loin des faubourgs interminables et qui se ressemblent tous. Crochet dans le centre ville au TIC : carte détaillée gratuite pour aller le surlendemain à Trieste. Lourde pluie à l’arrivée à l’auberge. Un anniversaire (un certain 16 août 19..) bien arrosé. Le carton du vélo a été bien gardé. La même chambre avec comme à l’arrivée 2 lits non occupés sur les 3.

17 août – Ljubljana Trieste 139 km. Départ dans la brume après le déluge de la veille. Même route qu’à l’aller presque plate jusqu’à Logatec. Ensuite changement de décor. Les cols se succèdent les uns aux autres. Le ciel se dégage et la température monte. Les altitudes ne sont pas indiquées sur la carte, mais les pics à plus de 1000 mètres ne sont pas loin. Longue descente vers Ajdovscina, pour mieux remonter après. Lee toboggans des Yvelines multipliés par ? Piquenique à Branik. Café et eau fraiche, toujours aimablement servis, sont parfaits pour le col de Stanjel. Belle vue sur la profonde vallée. Un thermomètre extérieur affiche 37o. Heureusement la tenue tropicale est efficace : bob mouillé sous le casque et lunettes de soleil sur les verres correcteurs. A la frontière slovéno-italienne, le anciennes guérites des postes de douane. Nous sommes depuis peu dans l’Union européenne. Longue et toujours plus chaude descente vers Trieste. Finie la Slovénie tempérée. Même vue de haut, le golfe de Trieste est irrespirable. La descente est à pic sur les rives de la mer adriatique. Le tramway à une ou deux voitures monte et descend sans relâche l’étroit goulot. Peut-être pourrait-il être emprunté par un cycliste le surlendemain ? L’auberge est au loin. D’abord aller à l’Office du Tourisme pour le plan de la ville et les routes aux alentours, en prévision du retour. L’auberge dite de jeunesse est à 8 km du centre, proche de la citadelle de Miramare. Elle est bien connue. Déjà séjourné il y a quelques dizaines d’années lors du Antibes-Thonon-Trieste. Toujours avec la terrasse sur la plage et la restauration dans la fraicheur du soir tant attendue. Luxe suprême : le bain juste après l’installation. La chambrée n’est plus sur la route intérieure bruyante qui monte vers Nova-Gorica, mais côté mer. Peu avant, crevaison. Une 1ère chambre à air mal montée est pincée, la percée est réparée mais ne tient pas. Une 3ème, c’est la bonne. Il en reste encore une. Vaut mieux avoir 4 chambres en réserve, une fois de plus, ou plus d’une corde à son arc. Autre incident qui aurait pu causer quelque ennui, encore une histoire de pompe. Le support neuf en plastique rigide de la nouvelle pompe vient de casser en la sortant de son support pour la réparation des chambres. La pompe aurait pu tomber quelque part en Slovénie ou en Italie. Au soir le constat : 29 km de plus que prévus. Enigme de la géographie terrestre. Pas une erreur de route. La route cycliste, comme la route de la vie, ne serait-elle que des égarements à droite ou à gauche en toute inconscience ou « connaissance » du but du soir ?

18 août - Trieste Trieste 32 km. Tour à vélo de la ville. Ville ancienne depuis les Romains, ville nouvelle du 19ème, témoignage de l’unité italienne, chèrement conquise contre le Vatican et instaurée par Victor-Emmanuel II avec l’aide de Napoléon III, et qui n’est encore de ce jour que pure fiction. La chaleur monte un peu moins qu’hier. Les estivants italiens tôt matin vont vers les étroites plages pour meubler le temps…vide. Trempette le soir dans l’eau salée avec douche frisquette compte tenu du contraste. La côte slovène n’est pas loin, mais la Slovénie a droit à seulement 47 km de vue sur la mer, étranglée au Nord par l’Italie et au Sud par la Croatie.

19 août – Trieste Logatec 94 km. Le petit déjeuner est servi sur la terrasse, seulement pour les résidents. A 8 heures, il fait chaud. Sortie de la ville comme à l’aller. Seule différence : il faut monter 2 ou 3 km à pied, dans la sueur, tellement la pente est rude. Enfin Villa Opicina. Grâce à la carte super-détaillée de l’Office du Tourisme, pas d’erreur de route et contournements des incessants panneaux pour l’autoroute. Le vent est contre, mais sitôt parvenu sur le plateau slovène, la température régresse enfin. Vive la Slovénie ! Un cyclo-campeur lourdement chargé est sur la même route. Kilomètres communs jusqu’au – également – mythique château de Predjamski, bâti au creux d’une immense falaise. Nous nous sommes retrouvés à Ljubljana. Il va faire halte à Postojna pour les non moins mythiques grottes. Non dans le programme, parkings bourrés de voitures et de cars, trop de touristes, 30 millions depuis le  XIXème siècle. Encore un col. Longue descente jusqu’à l ‘hôtel de Logatec, réservé comme tous les autres. Grand luxe, Etape paisible et, comme d’habitude en Slovénie, accueillante. Excellent dîner servi par les patrons de l’hôtel.

20 août – Logatec Ljubljana 107 km. Départ tardif. Café capuccino pas avant 8 heures. Complément au supermarché à coté de l’hôtel, plus les provisions du piquenique de midi. Même route jusqu’à Vrhnika prise le 1er jour du périple et le 17 août pour Trieste. Cette fois, c’est la descente vers la plaine. Super crochet décidé la veille pour contourner par le sud Ljubljana et admirer Sticna, et son abbaye cistercienne. C’est lundi, elle est fermée selon les affiches (en anglais). La cour est ouverte, piquenique à l’intérieur. Une bonne âme, car il n’y pas d’autre âme qui vive, annonce la bonne nouvelle : l’abbaye sera ouverte dans 10 minutes. Seul pour tout voir : le cloître, la chapelle décorée, les étages avec les chambrées, la « clôture », le jardin potager toujours cultivé. Retour vers Ljubljana, en pleine chaleur, sans doute plus de 40o. Deux côtes obligent à mettre tout à droite, mais ça passe. Dans la banlieue Sud de la capitale, un tunnel non éclairé de 500 mètres, moins long heureusement qu’en Norvège et en Serbie. Il faut surveiller qu’aucune voiture ne double. Entrée triomphale dans la capitale après ces épreuves. L’une des fontaines de la vieille ville permet de se rafraichir de la tête aux pieds avec son eau presque froide. L’auberge est retrouvée sans peine. Dernier tour de ville. Et commencement des préparatifs : vélo dans le carton.

 

21 août Ljubljana Paris. Le taxi vient à l’heure demandée. Le même petit avion qu’à l’aller. Fin du périple, le plus beau parmi tous les autres.

Dominique Ploux 

Photos sur le Blog : http://vellibre.over-blog.fr

Publié dans Comptes-rendus

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