Ecosse 2010

Publié le par Dominique 92

Ecosse - 14 août 30 août 2010 - 1272 km

 

Le voyage était prévu pour avril 2010. Tout avait été organisé : le billet d’avion, le circuit, les réservations dans les auberges, etc. Hélas, le volcan irlandais a fait des siennes. La veille du départ (18 avril), le vol est annulé. Ce périple est remis à plus tard sous des jours meilleurs en août, après la Pologne (semaine cycliste avec l’Union Européenne de Cyclotourisme) et la virée depuis Autun dans le Morvan vers le Vaucluse (pour les Choralies de Vaison-la-Romaine).

 

14 août – Roissy - Edimbourg. Une fois de plus de plus le vélo est emballé dans le précieux carton TV venu de Chypre. Moins de 20 kg, le maximum autorisé pour les bagages en soute. La paire de sacoches fait moins de 7 kilos, donc bagage à main dans la cabine. Avec la veste de pluie en tissu imperméable respirant et les jambières, au cas où. Difficile voire impossible de préenregistrer le vélo avec un Lowcost, mais on verra bien à Roissy. A Roissy, le vélo est pris en charge : 35 euros. Pas de nourriture à bord, mais exactitude des horaires, et pas d’escale contrairement à la Cie française.

Taxi de l’aéroport à l’auberge vite trouvée. Dormitory collectif mais en plein centre avec confort et cuisine. Le prix a été multiplié par 2 ou 3 depuis avril en raison, non du soleil estival, mais du célèbre Festival aoûtien de la capitale écossaise. Comme en Pologne, demande est faite de garder le carton chypriote jusqu’au retour.

 

15 août – Edimbourg – Edimbourg. km non décomptés. 1ère découverte de la ville. Histoire mouvementée avec (ou plutôt contre) l’Angleterre et les guerres de religion. De la forteresse à l’architecture victorienne.  Et dans presque un mois, Benedict (Benoît) 16 reçu à Holyrood par Elisabeth II, étape actuelle de cette histoire enfin plus paisible.

 

16 août – Edimbourg – Kelso - Kirk-Yetholm - 120 km. Le ciel est bas, fraicheur du matin (ou de la journée ?), vent léger favorable. Difficile de quitter la métropole, bien que la route ait été repérée la veille. Et d’échapper à l’autoroute A1. Après Musselburgh, juste avant l’autoroute, la A 199 bifurque vers Tranent. Mais après, la route est blanche sur la carte : nivelés garantis. Après Gilford, plusieurs cols dépassent les 400 mètres avec des pentes à 18%. Quelques mètres à pied. A l’une des bifurcations, un panneau annonce que la route est barrée. La déviation (diversion en anglais !) passe aussi par Duns, mais plus longue. La route fermée est cependant prise, tout droit, en souhaitant que ce ne soit pas le cas un peu plus loin. Et bien non. Au prix de pentes plus raides que raides. Plus les grilles au travers la chaussée quand il pleut. Une ou deux voitures passent en contresens et qui montrent que la fermeture est théorique. Pique nique « à bord » avec les provisions de route transportées une fois de plus dans la sacoche avant, garde-manger. Bonne précaution. Pas de magasin, ni avant ni après. Enfin Kelso, l’étape de la journée. Le château est vu de loin (7,50 £). Quelques rayons de soleil pour l’abbaye et ses ruines. Encore 12 km pour le gîte du soir à Kirk-Yetholm dans un village loin de tout. Accueil chaleureux, luxe, calme et… (lire Baudelaire). Juste récompense pour les épreuves de ce jour.

 

17 août – Kirk-Yetholm – New-Lamark – 136 km. Le crachin de la nuit s’estompe au lever du jour. La route est à peine mouillée mais le ciel est sombre. Qu’en sera-t-il pour la journée ? Nul ne peut le prédire même pas les Ecossais. May be, may be, may be. Objectif tout proche : l’abbaye de Dryburgh. Difficile à trouver. 3,80 £ seulement pour les seniors. Difficile aussi de retrouver ensuite la route plein ouest vers Peebles. Presque plate, sauf les montées et descentes le long de la rivière de la Tweed. Pique nique à Peebles avec le supermarché. Ca devient ensuite une dure lutte contre le vent fort. Plus de vallées, plus de forêts. Le dérailleur avant a du mal a se mettre sur le petit 3ème petit plateau. Arrivée cependant pas trop tardive à l’auberge du soir. En contre-bas de la ville actuelle, sur les rives de la rivière Clyde. Etonnante urbanisation du 18ème siècle. Cité collective ou communiste avant l’heure. Ici aussi confort et cuisine partagée.

 

18 août – New-Lamark – Newton-Stewart. 146 km. Le petit déjeuner continental est servi car prépayé. Quitte avec regret l’auberge bien presque vide. La météo semble ce matin favorable. La route n’est pas trop mouvementée. Il y a même quelques rayons de soleil après le château de Drum-Lamring vu de loin (9,50 £). La veste de pluie peut être enlevée. Après le pique nique sur la place de la petite ville, le temps se gâte. Quelques minutes à attendre sous l’arbre. Peu après les averses se succèdent. Cette fois-ci pas d’arrêt. Le ciel peut tomber, le vélo poursuit sa route. Juste avant l’étape du jour, le soleil inattendu mais espéré revient pour l’accueil à 16 heures à l’auberge du jour. Seul problème : elle ouvre à 17 heures. De plus, crevaison sur place. Une chambre à air de rechange est nase, la 2ème aussi. La 3ème est bonne. Il en reste trois. De nouveau auberge grand confort. Il y a comme toujours un supermarché pas trop loin pour le dîner à faire dans la cuisine collective. Pas de restaurant à chercher.

 

19 août - Newton-Stewart – Ayr – 142 km. Réveil un peu trop tard à cause d’un ronfleur. Petit déjeuner avec les provisions du supermarché. Beau temps mais le vent est toujours fort et contre. Pas d’arrêt pour l’abbaye de Glenluce. La route longe plus ou moins la côte. Encore un col à 175 mètres. Pique nique à Ballantrae. Petit crochet pour le château de Culzean. 5,50 £ pour le parc. Le vrai château écossais qui surplombe l’estuaire de la Clyde. Au large, le rocher en forme de dôme (175 mètres) et au loin l’île d’Arran. Le gîte du soir est à 10 km à l’est de Ayr, bien trop loin et difficile à atteindre, même avec les aimables (comme toujours) renseignements fournis et écrits sur la feuille de route. Centre de formation professionnelle presque vide, mais grand confort.

 

20 août – Ayr – Glasgow – 79 km. Repasse par Ayr, qui manque d’intérêt. Il a plu toute la nuit et le ciel menace. Au départ juste une averse. Le vent souffle fort mais dans le bon sens. Difficile d’éviter à la sortie nord les autoroutes ou les voies rapides. Enfin à Kilwinning, la route secondaire A 736 mène tout droit à Glasgow. Même difficulté à l’entrée de la ville : autoroutes, route vers l’aéroport, tunnel sous la Clyde. Le gîte est vite trouvé car repéré sur la carte, et il est indiqué sur les panneaux. Visite de la métropole « victorienne » entre les violentes averses.

 

21 août – Glasgow – Glasgow – km non décomptés. Poursuite de la visite avec en particulier le splendide musée. Beaucoup de tableaux de peintres français, dont Utrillo (Eglise de Auvers sur Oise). Parcours à vélo d’un bout à l’autre de la rivière Clyde avec ses nombreux ponts anciens et récents.

 

22 août – Glasgow – Oban avec le train. Décision est prise dès le 20 d’annuler l’étape de 160 km en raison de la pluie menaçante et du relief. Bien calculé, il pleut. Train avec deux voitures et espace vélo. Juste une éclaircie dans la soirée à Oban. Auberge sympathique à coté du port.

 

23 août – Oban – Fort-William – 78 km. Pluie, crachin, pluie. L’auberge, à 5 km du centre  la petite ville, est sur la route du  Glen Coe qui culmine à 1022 mètres. Hélas  invisible, caché par la pluie, la bruine et la brume. Les Highlands se laissent deviner. Arrivée à 12 heures 30. Il faut l’ouverture à 15 heures 15. Court répit de la pluie : quelques pas autour de l’auberge dans les sentiers piétonniers fréquentés par tous les temps. Dîner sur place comme d’habitude grâce aux provisions du petit self service.

 

24 août – Fort-William – Pitlochry – 135 km. Petit déjeuner continental de l’auberge. Départ à 8 heures 30, un peu retardé car il pleut, comme il a du pleuvoir toute la nuit. Il faut partir sous la pluie et dans la grande fraîcheur, 10 degrés. Seule consolation : le vent favorable. A mi-parcours, enfin la pluie et les nuages font place à des trouées de ciel bleu. Mais la route secondaire rejoint la route nationale la A 9 d’abord à deux voies avec un important trafic de poids lourds. Ils ont du mal à éviter le cycliste quand ils se croisent. La route devient autoroute, non indiquée sur la carte. Et bien sûr interdite aux vélos. Miracle : une petite route bitumée est indiquée, réservée aux vélos. Sans doute l’ancienne route. Enfin il est temps de piqueniquer en plein soleil et dans le calme. Mais là problème : la jante de la roue arrière est boursoufflée. Usure due au freinage. Si on freine, ça cogne. Mais il n’y a plus de grandes descentes.

Longue pause pour le château de Blair et son immense parc. Arrivée vers 16 heures dans la belle petite ville de Pitlochry. L’auberge est trouvée tout de suite. Super confort. Chambre avec 5 lits dont 4 inoccupés. 1ère question à l’hôtelier : un magasin de vélos. Chance, il y en a un à quelques mètres. Le changement de la roue sera fait demain à 9 heures.

 

25 août – Pitlochry – Saint-Andrew - 106 km. A 9 heures chez le vélociste. La roue est changée et remontée. 80 £. Beau ciel bleu, vent de nouveau favorable. La petite route réservée aux cyclistes, au seul cycliste de ce matin, est vite retrouvée, de loin parallèle à l’A9. Changement d’itinéraire décidé hier : ne pas passer par Perth, mais par Dundee. Plus de A9 et des routes secondaires. Arrêt photos à Dunkeld pour les splendides ruines de la cathédrale, découvertes grâce aux panneaux. Autre belle pause photos à Dundee. Puis la traversée du Firth of Tay, estuaire de la Tay. Le viaduc est-il autorisé aux vélos ? Il y a bien un couloir central abrité pour les piétions et les vélos. Mais l’accès est introuvable. En route sur les deux fois deux voies. Pas trop de trafic, ni de poids lourds. Arrivée à 16 heures à l’auberge qui ouvre à 18 heures. Temps utilisé pour la visite de la splendide ville : université, ruines de l’abbaye et du château, et autres.

 

26 août – Saint- Andrew – Stirling – 106 km. Il a du pleuvoir toute la nuit, il pleut encore ce matin. Crachin, averse, crachin. La pluie cesse enfin. La route est sèche, le fort vent – favorable - chasse la pluie. Bref crocher pour la tour de Scotstarvit. Quelques erreurs à Glenrothes, impossible de passer par le centre ville. A Dollar, escalade à vélo puis à pied pour accéder à la forteresse du clan Campbell. Juste un rayon de soleil dans un ciel menaçant. Cela évoque les peintures de J.M.W. Turner.

 

Escalade aux abords de Stirling de la colline menant au monument national Wallace. Arrivé à 17 heures à l’auberge à coté du château fort, site prestigieux. Bien calculé : crevaison de la roue arrière, celle réparée. Constat inquiétant : le pneu est lui aussi usé. Heureusement le pneu de secours va enfin pouvoir servir. Le pneu usé le remplace, au cas où. Il reste deux chambres à air. Visite de la splendide ville avant et après le dîner préparé dans la cuisine collective.

 

27 août - Stirling – Edimbourg – 95 km. Réveil un peu trop tôt à cause de l’un des quatre coturnes. Petit déjeuner avec les provisions stockées dans la cuisine. La brume est épaisse, signe de beau temps. Effectivement peu après, elle fait place à un soleil inhabituel. Crochet pour la magnifique cathédrale de Dunblane. Il faut attendre un peu avant que les portes ne s’ouvrent. L’itinéraire initial est modifié. Au lieu d’aller vers le sud, l’ouest vers Dunfermline. Ville splendide selon les renseignements fournis par l’aimable office du tourisme : hôtel de ville, abbaye, parc, etc. Puis le franchissement du Firth of Forth avec l’immense viaduc emprunté par l’autoroute A 90. Il y a aussi une voie réservée aux piétons et aux vélos, à condition de descendre avec le vélo chargé un escalier d’un coté et d’en remonter un autre de l’autre coté. Le viaduc métallique parallèle est celui du chemin de fer, qui est sur le billet de 20 £. De nouveau l’autoroute A 90 avec une confortable piste cyclable, comme il se doit en Ecosse. La même auberge que celle de l’aller est retrouvée, avec… le carton du vélo. Beaucoup de temps dans l’après-midi pour voir et revoir la capitale écossaise.

Fin du voyage itinérant avec 1143 km.

 

28 août – Edimbourg -Dunbar – Edimbourg –129 km. Il faut profiter du beau temps pour cette étape supplémentaire. Belle petite route qui longe plus ou moins la côte vers l’est. Vent violent favorable à l’aller, qui se fait payer cher au retour. 12 km/h dans un faux plat. Halte dans le port abrité de Dunbar. Les mouettes côtoient les nombreux écossais en ce week end paisible.

 

29 août– Edimbourg– Edimbourg – km non décomptés. Encore une journée pour les parcours à vélo d’un bout à l’autre de la ville.

 

30 août – Edimbourg – Paris. Le vélo est démonté et mis dans le carton à quelques mètres de l’auberge devant un arrêt de la navette vers l’aéroport. 3,50 £ au lieu du taxi à 20 £. Le vélo est pris en charge par le Lowcost, sans enregistrement préalable et sans paiement comme à l’aller.  A Roissy, le vélo et son carton arrivent sur le tapis roulant des bagages ordinaires. Le carton (qui vient de Chypre) pourra servir pour le prochain voyage…l’Algérie ?

 

En plus des 1272 km, le budget est de moins de 50 euros par jour, hébergements, visites payantes, subsistance quotidienne, plus l’avion, les taxis et le prix de la roue arrière.

 

Dominique Ploux

Publié dans Comptes-rendus

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